Le Grand Cirque
(Photo : D. Lauvernier)
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(Photo : C. Jabot)
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Dans le monde romain, les cirques étaient principalement destinés aux courses de chevaux ou de chars qui remportaient un grand succès.
Le Grand Cirque, Circus Maximus, fut construit dans la première moitié du VIe siècle av. J.-C. par le roi étrusque Tarquin l’Ancien. Il était situé dans la Vallée Murcienne entre le Palatin et l’Aventin.
C’était le plus grand cirque de Rome.
A l’origine, les dimensions de l’arène étaient 370 m de long et 83 m de large. Elle était partagée par une arête centrale : la spina, abondamment décorée et surmontée d’un obélisque au Ier siècle av. J.-C., puis de deux au IVe siècle ap. J.-C. A chaque bout de celle-ci, on trouvait trois bornes coniques, metae, autour desquelles viraient les attelages. Les gradins pour les spectateurs étaient disposés tout autour.
En 329 av. J.-C., à l’une des extrémités de l’arène, furent construits douze boxes de départ pour les chars, les carceres, et au-dessus une tribune pour le magistrat responsable du spectacle. Sur la spina, un dispositif de sept œufs permettait de compter le nombre de tours à parcourir. En 33 av. J.-C., pendant l'édilité d'Agrippa, sept dauphins de bronze furent ajoutés.
A l’autre extrémité, la partie courbe comportait une porte, remplacée par un arc triomphal sous le consulat de Stertinius en 196 av. J.-C. En 81 ap. J.-C., un arc consacré à Titus fut construit à sa place. Sous Auguste, en 25 av. J.-C., fut construit sur les gradins, côté Palatin, le Pulvinar, tribune impériale, mais aussi zone sacrée destinée aux dieux. En 10 av. J.-C., on érigea sur la spina un obélisque, le grand obélisque de Ramsès II, d’une hauteur de 23,70 m, provenant d’Héliopolis en Egypte : il sera transporté sur la Piazza del Popolo en 1587. En 357 ap. J.-C., un second obélisque, celui de Thoutmosis III de Thèbes, d’une hauteur de 32,50 m, fut installé par Constance II. Il se trouve aujourd’hui sur la place St-Jean-de-Latran.
La cauea comportait des rangées de gradins soutenus par trois niveaux d'arches. Les gradins en maçonnerie remplacèrent progressivement les sièges de bois. La capacité primitive se trouva augmentée par les différentes extensions, rendues nécessaires par le vif succès remporté par les courses. Agrandi par César, Claude et Néron, le cirque brûla deux fois : en 64 ap. J.-C., pendant l'incendie de Néron, et sous Domitien. Le cirque fut encore agrandi par Caracalla (211-217 ap. J.-C.) et Aurélien (270-275 ap. J.-C.) le consacra au soleil en construisant un temple au milieu. Ainsi au IVe siècle la piste du cirque mesurait 621 m sur 118 m et on estime que plus de 150 000 personnes pouvaient y prendre place.
Les spectacles commençaient par un défilé de chars portant les dieux protecteurs des jeux, ensuite on assistait au cortège des magistrats et des cavaliers, puis venaient les participants aux jeux et enfin les équipes d’auriges pour les courses de chars. Au IVe siècle, quatre équipes se partageaient les faveurs des Romains : l’albata de couleur blanche, la russata de couleur rouge, la prasina de couleur verte et la veneta de couleur bleue. Les factions sous-tendaient les oppositions sociales et politiques de leurs partisans.
Des compétitions furent encore organisées au Ve siècle et le dernier spectacle fut ordonné par Totila en 549. Faute d’entretien, le Circus Maximus était déjà à l’abandon et la récupération des matériaux contribua à l’effondrement des structures. Aujourd’hui, on peut encore en voir la piste ainsi que quelques restes de gradins.