La Basilique Iulia
(Photo : S. Madeleine)
|
|
|
Située à l'emplacement des Tabernae Veteres ("vieilles boutiques") et de l'ancienne Basilica Sempronia, construite en 169 av. J.C. par le père des Gracques, Tiberius Sempronius Gracchus, la Basilica Iulia fut bâtie par César, qui lui donna le nom de sa famille, en 54 av. J.-C. Bien qu'inachevée, elle fut inaugurée en 46 av. J.-C. Auguste acheva sa construction.
Cet édifice qui se trouve entre le temple de Saturne et celui de Castor et Pollux, servait de palais de justice. C'était aussi un centre de réunions et d'affaires.
Comme de nombreux monuments du Forum Romain, la Basilica Iulia fut détruite en 14 av. J.-C. par un incendie. A la suite de cette destruction, elle fut refaite par Auguste qui la dédia en 12 ap. J.-C. au nom de ses fils adoptifs, Caius et Lucius. La basilique s’agrandit, mais conserva le même plan. Elle fut à nouveau endommagée par l’incendie de Carinus en 283 : on doit sa reconstruction à Dioclétien.
La basilique Iulia, surélevée de quelques marches, se présentait comme un grand rectangle, long de 101 m et large de 49 m. Elle était donc plus vaste que la basilique Aemilia. Un portique à arcades formé de piliers quadrangulaires - 18 sur les longs côtés, 8 sur les petits (ceux d’angles inclus) - entourait l’édifice. Près des arcades on pouvait voir des statues de grands sculpteurs grecs tels que Praxitèle et Polyclète.
Elle comportait une salle centrale de 75 x 16 m entourée de deux portiques concentriques. Cette salle assurait la fonction de cour de justice : elle était divisée en quatre tribunaux, mais lors des grands procès, on employait la salle entière. La foule assistait à ces procès, assemblée dans les galeries de l’étage supérieur qui dominaient la nef centrale et qui étaient ornées d’une colonnade. Cette basilique abritait le tribunal des centum uiri, chargé de régler les causes civiles. Les nefs latérales, à deux étages, étaient couvertes par des voûtes décorées de stucs. Les oisifs s’y promenaient. Elles servaient aussi de bourse pour les banquiers.
Les sols étaient pavés de marbre : la nef centrale de marbre coloré, les nefs latérales de marbre blanc. Comme dans beaucoup de monuments antiques, on trouve des jeux gravés sur les marches.
Au XVe et au XVIIIe siècles, les restes de la basilique Iulia firent office de carrière. Peu de vestiges nous sont parvenus : il n’en reste que les fondations et quelques arcades intérieures. On voit aussi plusieurs des pilastres qui, autrefois en travertin, furent reconstruits en briques au siècle dernier afin de visualiser plus précisément le plan de la basilique.