Ph. Fleury, « Les sparsiones liquides dans les spectacles romains », Revue des Études Latines, 86, 2008, p. 97-112.
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S. Madeleine, Le complexe pompéien du Champ de Mars, une ville dans la Ville. Restitution virtuelle d’un théâtre à arcades et à portique au IVe siècle p. C., publication de la thèse soutenue à l’Université de Caen Basse-Normandie en 2006, en cours de publication.
1 – Fonction de la machine
Il existe plusieurs types de machines pour élever l’eau dans l’Antiquité : roue à augets, chaîne à godets, vis d’Archimède etc. Parmi elles, l’appareil appelé machina Ctesibica par Vitruve, sipho / siphôn ailleurs, a un statut particulier : il est le seul à pouvoir produire un jet d’eau, c'est-à-dire à projeter l’eau sous pression. Il s’agit d’une pompe à piston foulante, fonctionnant en immersion. Son invention paraît se situer dans le contexte des travaux du mécanicien Ctésibios à Alexandrie, au IIIe siècle avant J.-C. Cette machine est relativement bien connue par les sources littéraires, épigraphiques et archéologiques. Son principe a survécu à l’Antiquité : c’est celui de la pompe à incendie encore utilisée jusqu’au début du XXe siècle.
2 – Sources textuelles
Descriptions techniques
Héron, Pneum. 1, 28
Philon de Byzance, Pneum. append. 1, chap. 2
Vitruve 10, 7, 1-3
Mentions explicites
Aetna, 327
Apollodore de Damas, Poliorc. 7, 7
Columelle 9, 14, 17
Digeste 33, 7, 12
Hesychius, Lexicon, s. u.
Isidore de Séville, Orig. 20, 6, 9
Pionius, Vita S. Polycarpi, 28
Pline l’Ancien, Nat. 2, 166
Pline le Jeune, Epist. 10, 33
Sénèque, Nat. 2, 16
Sénèque le Rhéteur, Controuersiae, 10, pr. 9
Allusions probables à l’emploi d’une pompe à pistons
Lucrèce 2, 416
Martial 5, 25
Martial 9, 38
Ovide, Ars amatoria, 1, 103
Paulin de Nole, Epistulae, 49, 1, 2, 3, 12
Pline, Nat. 19, 60, 3
Plutarque, Gal. 19, 3
Properce 4, 1, 16
Scriptores Historiae Augustae, Had. 19, 5
Sénèque, Nat. 2, 9, 2
Sénèque, Lucil. 90, 15
Suétone, Nero, 31, 3
3 – Sources archéologiques
Les sources archéologiques (cf. tableau suivant) nous révèlent des pompes différentes les unes des autres (comme les trois descriptions littéraires de Philon, Vitruve et Héron représentaient trois variantes), mais reposant toutes sur le même principe : piston et cylindre, soupapes d’admission et de refoulement. Nous ne retenons pas ici les « pompes à chapelet » attestées sur des épaves de navire et qui relèvent d’une autre technologie, de même que nous écartons de notre propos le système complexe retrouvé à St Malo. Les pompes à piston retrouvées se répartissent en deux catégories selon le matériau utilisé : métal ou bois. Nous préférons parler de « pompes en métal » plutôt que de « pompes en bronze » comme on le fait assez souvent, car, si le bronze est bien le seul matériau mentionné par Vitruve (ex aere) ou par Héron (chalkous)") - nous ne connaissons pas le sens exact du mot arabe que Carra de Vaux traduit par « cuivre » chez Philon - d’autres métaux pourraient être utilisés : ainsi la pompe de la sierra de Cartagène est-elle en plomb. (cf. C. Domergue, 1990, p. 457 sq.). Pour un répertoire des restes de pompes métalliques actuellement retrouvées, voir en dernier lieu Schioler, 1999 et, pour les pompes en bois, Stein, 2004. Certaines de ces pompes sont quasiment complètes (Sotiel Coronada par exemple), pour d’autres nous ne possédons que des fragments, parfois infimes, voire seulement un dessin, l’objet ayant été perdu après sa découverte. Parmi les pompes suffisamment conservées pour que l’on puisse en juger, seules deux pompes en bronze (Sotiel Coronada et Bolsena II) possèdent un réservoir intermédiaire qui peut s’apparenter à celui décrit par Vitruve. Quelques pompes en bois (Colle Mentucia, Périgueux et Silchester par exemple) sont construites de telle manière que l’on peut parler aussi de « chambre intermédiaire » entre la sortie des soupapes de refoulement et le tuyau de refoulement lui-même. L’intérêt de ce dispositif est au cœur de notre seconde hypothèse de restitution virtuelle de la pompe à pistons.
Sources archéologiques pour la pompe à piston
1 – Pompes en métal
Avenches = Aventicum (Suisse).
Bolsena I (Italie), avant la fin du IIIe s. p. C. ? ; contexte de la découverte incertain.
Bolsena II (Italie), IIIe s. p. C., dans une villa.
Castrum Novum (Italie), époque impériale, contexte de la découverte incertain. Aujourd’hui disparue.
Dramont (France), milieu du Ier s. p. C., dans une épave ; ensemble avec quatre cylindres.
Rome, Antiquario comunale (Italie), époque incertaine, contexte de la découverte inconnu.
Sierra de Cartagena, pompe en plomb.
Sotiel Coronada (Espagne), époque impériale, dans une galerie de mine.
Torre Valdaliga, Cerveteri (Italie).
2 – Pompes en bois
Benfeld (France), époque impériale, dans un puits.
Bertrange (Luxembourg), entre 233 et 266 p. C., dans un puits.
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 1 : Pumpenzylinder aus Avenches VZ, z.Z. verschollen
Stein R., „Roman wooden force pumps : a cade-study in innovation“, Journal of roman archaeology, 17, 2004, p. 221 à 250 - Fig. 8 : The block of the Benfeld pump. The lead liners are in position ; their flandes are evident. Between them lies the outlet passage (much decayed), and below is the rectangular outline of the valve chamber. The block is 500 mm high, 400 mm wide and 250 mm deep (courtesy Musée des Antiquités Nationales, Saint-Germain-Laye)
Stein R., „Roman wooden force pumps : a cade-study in innovation“, Journal of roman archaeology, 17, 2004, p. 221 à 250. Fig. 02 : The Bertrange pump in its operating position in the well. The front of the block is against the wall of the well. The two pistons run vertically inside the lead liners of the cylinders ; the flanges of the liners are visible. Between the pistons, towards the front of the block, lies the square section delivery pipe ; the rear support for the pipe, dovetailed to the block, is visible. A side support for the pipe, and one of the two legs supporting the block, can be seen at the left of the picture. The block is 490 mm high, 405 mm wide, and 280 mm deep (courtesy Musée National d'Histoire et d'Art, Luxembourg)
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 8 : Pumpe von Bolsena 1, British Museum 1. Das Prinzip im Aufbau dieser Pumpe richtet sich nach folgender Grundregeln : Man hat zwei senkrechte Zynlinder und ein waagrecht liegendes Verbindungsrohr, in dem sich die beiden Ventile des Steigrohrs befinden. Die Hälfte der Pumpen hält sich an dieses Grundprinzip. Die Rekonstruktion abb. 8 richtet sich nach dem Zustand auf Abb. 7; es ist jedoch naheliegend anzunehmen, dass die Ventile im Rohrstutzen sitzen sollten.-Photo British museum, London; Zeichnung Autor 1:4
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 8 : Pumpe von Bolsena 1, British Museum 1. Das Prinzip im Aufbau dieser Pumpe richtet sich nach folgender Grundregeln : Man hat zwei senkrechte Zynlinder und ein waagrecht liegendes Verbindungsrohr, in dem sich die beiden Ventile des Steigrohrs befinden. Die Hälfte der Pumpen hält sich an dieses Grundprinzip. Die Rekonstruktion abb. 8 richtet sich nach dem Zustand auf Abb. 7; es ist jedoch naheliegend anzunehmen, dass die Ventile im Rohrstutzen sitzen sollten.-Photo British museum, London; Zeichnung Autor 1:4.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Figure 43 : Bolsena 1 : section drawing of orce pump. Davis, 1896, 255, fig. 8.
G. Rouanet, "Etude de quatre pompes à eau romaines provenant de l'épave de Dramont D", Cahiers d'archéologie subaquatique, 3, 1974, p. 49 à 79 - Figure 63 : Reproduction des pompes de Bolsena (Photo Science Museum, Londres).
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 9-11 : Pumpe von Bolsena II, British Museum 2. Bei den beiden Bolsena-Pumpen gibt es viel Übereinstimmungen, Anzeichen dafür, dass sie vom gleichen Handwerker hergestellt worden sind. Die Ventile dagegen sind nach verschiedenen Prinzipien gebaut. Die Pumpe Bolsena I arbeitet mit Klappventilen, die Pumpe Bolsena II mit Ventilführung und Ventilsitz. Abb. 11 zeigt, wie das Ventil Konstruiert ist. Auf Abb. 9 findet sich links ein Kolben, der für beide Pumpen zu gross ist. Es muss sich um einen Kolben für eine dritte - uns unbekannte - Pumpe handeln.- Photo British Museum, London; Zeichnungen Autor 1:4.
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 4 - 6 : Pumpen von Dramont, Côte d'Azur. Von diesem Pumpentyp kennen wir 5 Exemplare. Vier wurden zusammengefunden; die fünfte Pumpe stammt aus einem anderen Schiffswrack. Jede Pumpe besteht aus 14 Teilen. Die einzelnen Teile sind paarweise so markiert, dass jeder kolben nur in einen bestimmten Zylinder passt. Die Numerierung lässt annehmen, dass die vier Exemplare der Rest einer Serie von sechs sind. Die Form des Ventilgehäuses und des Zylinders lassen vermuten, dass die Teile einzeln gegossen und danach zusammengelötet wurden. Das ist jedoch nicht der Fall. Der Zylinder und das Ventilgehäuse sind zuerst, jeder Teil für sich, in Wachs geformt worden. Danach sind sie zu einem Ganzen zusammengepresst worden. - Photo Musée Archéologique Saint-Raphaël (Var.). Zeichnungen Autor (5) und E. Henrichsen (6) 1:3.
G. Rouanet, "Etude de quatre pompes à eau romaines provenant de l'épave de Dramont D", Cahiers d'archéologie subaquatique, 3, 1974, p. 49 à 79 - Planche 1.
G. Rouanet, "Etude de quatre pompes à eau romaines provenant de l'épave de Dramont D", Cahiers d'archéologie subaquatique, 3, 1974, p. 49 à 79 - Photo 1 : Vue d'ensemble des quatre pompes.
G. Rouanet, "Etude de quatre pompes à eau romaines provenant de l'épave de Dramont D", Cahiers d'archéologie subaquatique, 3, 1974, p. 49 à 79 - Planche 4 : Balancier et bielles (reconstitution).
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Figure 87 : Metz : Wood block force pump, reconstructed section drawing. Neyses, 1972, 119, fig. 6.
Stein R., „Roman wooden force pumps : a cade-study in innovation“, Journal of roman archaeology, 17, 2004, p. 221 à 250. Fig. 9 : A piston from the Sablon pump. The head of the piston lies to the right. The wooden rod of the piston is visible on the left ; its right end is encircled by a wide iron band, which increases its apparent diameter for about one-third of its lenght. Remains of the leather piston seals can be seen, attached to the piston by a large iron nail running through a washer. The piston rod is 130 mm long (including the iron band, which is 42 mm long, but excluding the leather seals and nail). (Courtesy Musée de Metz).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Fig. 3 : Vue de la face inférieure de la pompe (cliché DAHA).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Vue de la face supérieure de la pompe (cliché DAHA).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Fig. 5 : Vue de la face postérieure de la pompe (cliché DAHA).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Fig. 6 : Dessin du manchon d'admission du cylindre de droite : A. Manchon d'admission en bois ; B. Clapet en cuir.
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Manchon d'admission droit et clapet en cuir (cliché DAHA).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156.Fig. 9 : Dessin d'un piston : A. manche en bois du piston ; B. Disque en cuir. (dessin P. Mille).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Fig. 11 : Reconstitution du tuyau de refoulement (dessin M. Lacour).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156. Fig. 10 : Prolongement d'un tuyau de refoulement (cliché DAHA).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Fig. 12 : Dessin du support de fixation. (Dessin P. Mille).
R. Sablayrolles en collaboration avec M. Lacour, « La pompe romaine de Perigueux », Aquitania, 6, 1988, p. 141 à 156 - Fig. 15 : Dessin du balancier (dessin P. Mille).
Légende : Stein R., „Roman wooden force pumps : a cade-study in innovation“, Journal of roman archaeology, 17, 2004, p. 221 à 250. Fig. 11 : the Perigueux pump, with the delivery pipe in place (the block is standing on a mirror). The pipe and block are held to each other by the connecting plate (now fractured) ; this also stops the sealing plate of the valve chamber from blowing outwards, and forms a "foot" for the pump. The bottom of the block is cut back and hollowed out to form a filter chamber ; filter plates enclosed the open space. The block is 820 mm high, 390-400 mm wide, and 290-320 mm deep. The pipe is 2,7 m long, but only part of it visible (courtesy B. Dupuy, Musée Gallo-romain, Périgueux).
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 19 : Die drei erhaltenen Einzelteile einer Pumpe nach der Restaurierung.01.jpg" alt="image" />
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 21 - 23 : Rekonstruktion der Pumpe, die sich von allen anderen dadurch unterscheidet, dass sie nicht zwei senkrecht stehende Zylinder sondern einen waagrecht liegenden Doppelzylinder aufweist. Der Ventilkasten mit den beiden Ventilklappen, das senkrechte Standrohr sowie der Doppelzylinder sind erhalten geblieben. Alle anderen Teile sind Hypothetische Ergänzungen der Pumpenkonstruktion. Photo und Zeichnungen des Autors.
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 21 - 23 : Rekonstruktion der Pumpe, die sich von allen anderen dadurch unterscheidet, dass sie nicht zwei senkrecht stehende Zylinder sondern einen waagrecht liegenden Doppelzylinder aufweist. Der Ventilkasten mit den beiden Ventilklappen, das senkrechte Standrohr sowie der Doppelzylinder sind erhalten geblieben. Alle anderen Teile sind Hypothetische Ergänzungen der Pumpenkonstruktion. Photo und Zeichnungen des Autors.
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 – Fig. 25. Die Pumpe von La Union, Cartagena. Sie ist die grösste Pumpe, die bisher bekannt geworden ist, und besteht aus Blei. Gefunden wurde sie in einer römischen Bleimine. Die einzelnen Teile sind erst in Wachs hergestellt, dann in Blei gegossen, zum Schluss zusammengelötet worden. Es hat sich nue eine Ventilkugel erhalten; sie ist aus Bronze und hat ein Gewicht von 2 kg. Bei einem Druck von 1 m Wassersäule öffnet sich das Kugelventil.-Zeichnung Autor 1:8.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Fig. 139 : Silchester : wood-block force pump, as found. Hope and Fox, 1896, 232, fig. 1.
Stein R., „Roman wooden force pumps : a cade-study in innovation“, Journal of roman archaeology, 17, 2004, p. 221 à 250 - Fig. 7 : The block of the Silchester pump. The "bridge" of the valve chamber is in the centre of the picture, and The positions of the vertical connecting pasages (now much widened by decay) can be seen to either side of it. Above the valve chamber lies the bell-shaped "void" and above it the position of the outlet passage (also now much widened by decay). The block is 580 mm high, 315 mm wide and 235 mm deep (copiright Reading Museum Service [reading Borough Council]).
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999 - Fig. 15-17 : Pumpe von Sortiel Coronada, Madrid. Die Strahlenspitze ist um 360 Grad drehbar. Die Pumpe besteht aus etwa 35 Einzelteilen. - 15 : Vor der Restaurierung.
Thorkild Schiöler, "Die Mechanik und Technologie römischer Bronzepumpen, zu einem Fund aus Aventicum/Avenches VD", Helvetia Archaeologica, 117, 1999.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Fig. 143 : Sotiel Coronada 1 : Bronze force pump, cylinders and collecting chamber.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Fig. 144 : Sotiel Coronada 1 : bronze force pump, detail of nozzle.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Figure 131 : St Malo : pumping apparatus in situ. R. Sanquer, Gallia 31, 1973, 357, fig. 7.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Figure 160 : Wederath-Hunsrück : wood-block force pump, view of pump block from front, with valve chamber visible. Photo : Landesmuseum Trier, RE, 71, 103.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Figure 161 : Wederath-Hunsrück : wood-block force pump, view of pump block from top. Photo : Landesmuseum Trier, RE, 71.99.
J. P. Oleson, Water-Lifting Devices : The History of a Technology, Toronto, University of Toronto Press, 1984 - Figure 162 : Wederath-Hunsrück : wood-block force pump, leather flap-valves and lead weights. Photo : Landesmuseum Trier, RD 71.62.
Stein R., „Roman wooden force pumps : a cade-study in innovation“, Journal of roman archaeology, 17, 2004, p. 221 à 250 - Fig. 6 : the block of the Wederath Pump. The Valve chamber and the horizontal passages are visible ; these would be closed by a sealing plate and plugs respectively. The block is 540 mm high, 320 mm wide, and 230 mm deep (A. M. Stein).
Oleson J. P., Greek and roman mechanical water-lifting. Devices : the history of technology, Toronto, University of Toronto press, 1984 - Fig. 164 : Zewen-Oberkirch : wood-block force pump, View of the pump block from below . Photo : Landesmuseum Trier, RD 58.9.
Oleson J. P., Greek and roman mechanical water-lifting. Devices : the history of technology, Toronto, University of Toronto press, 1984 - Fig. 164 : Zewen-Oberkirch : wood-block force pump, pistons and flap-valves . Photo : Landesmuseum Trier, RD 58.13.
Oleson J. P., Greek and roman mechanical water-lifting. Devices : the history of technology, Toronto, University of Toronto press, 1984 - Fig. 164 : Zewen-Oberkirch : wood-block force pump, Leather flap-valves and lead weight.. Photo : Landesmuseum Trier, RD 58.14.
4 – Restitution virtuelle
Nous proposons deux interprétations possibles des sources anciennes concernant la pompe à pistons.
1. Pompe sans régulateur à air comprimé
2. Pompe avec régulateur à air comprimé
Il est clair que pour Vitruve il y a de l’air avec l’eau dans la chambre intermédiaire et que cet air joue un rôle dans l’élévation de l’eau : « De là, elle sera recueillie dans la chape, d’où l’air la forcera à s’élever à travers le tuyau, jusqu’au haut » (e quo recipiens paenula spiritu exprimit per fistulam in altitudinem). La plupart des commentateurs (nous compris dans nos précédentes publications…) ont toujours considéré qu’il y avait là une erreur de Vitruve car, telle que la machine était restituée jusqu’à présent (hypothèse 1), l’air ne jouait évidemment aucun rôle : la pompe fonctionnant en immersion, il n’y avait pas de lieu où de l’air puisse se trouver, pas plus qu’il ne pouvait y en avoir dans les pompes ne possédant pas de chambre intermédiaire. La présence de l’air n’est du reste pas nécessaire au fonctionnement de la pompe mais, l’eau étant un élément incompressible, il faut bien comprendre que le débit de l’appareil ne pouvait être continu, même avec deux pistons : le liquide ne peut jaillir que lors de la descente du piston et au moment de l’inversion du sens du mouvement, si court ce moment soit-il entre le début de la montée d’un piston et le début de la descente de l’autre, la chute de pression était immédiate. Cette « alternance » du débit (plus sensible encore dans les pompes à un seul piston) n’avait pas d’inconvénient pour l’utilisation de la pompe en simple élévation d’eau. Elle était en revanche certainement plus gênante pour la lutte contre les incendies (où il est intéressant de maintenir un jet continu sur la source des flammes) et dans le cas des sparsiones, les aspersions d’eau parfumées dans les édifices de spectacle. Pour un jet continu, fallait en effet que la machine soit munie d’un réservoir d’air jouant le rôle d’un régulateur de pression. Sans ce régulateur, d’une part la vitesse de sortie de l’eau ne pouvait être constante, d’autre part l’absence d’élasticité du système aurait rendu très pénible le travail des opérateurs et les aurait empêchés de fournir efficacement la pression nécessaire à la projection de l’eau sur une grande hauteur et à sa brumisation. Cette question de la puissance du jet et de sa régularité pour obtenir une fine brumisation de l’eau parfumée est très importante (encore plus que celle de la régularité du jet dans la pompe à incendie) : un jet discontinu n’aurait probablement pas eu le même effet d’émerveillement chez les spectateurs et surtout il aurait provoqué à chaque temps mort des grosses gouttelettes annulant l’effet de brume et certainement plus désagréables qu’agréables à recevoir pour les spectateurs. Pour obtenir cette réserve d’air, la modification de la restitution précédemment proposée est légère : il suffit de faire plonger le tuyau de refoulement (G) dans la chambre intermédiaire (C) (cf. hypothèse 2). Au moment du remplissage de la pompe, l’air se trouve emprisonné dans la partie supérieure de la chambre. Lorsque l’eau est introduite dans la chambre en telle quantité que la buse ne peut la laisser sortir, le niveau monte en comprimant l’air. Cette compression se détend aux temps morts, assurant ainsi un jet régulier. Il s’agit en somme d’un fonctionnement exactement inverse de celui du régulateur d’eau dans l’orgue hydraulique.
Hypothèse 1 :
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Schéma explicatif.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Arrivée de l’eau dans le réservoir central.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Arrivée de l’eau à l’extrémité de la pompe pour être projetée.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Arrivée de l’eau dans le réservoir central.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Arrivée de l’eau à l’extrémité de la pompe pour être projetée.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Le piston de gauche expulse l’eau dans le réservoir central en la poussant. Un clapet fermé empêche l’eau de retourner dans le bac.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Le piston de gauche aspire l’eau du bac pour la faire rentrer dans le cylindre de gauche. L’accès au réservoir est bloqué par un clapet.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
De l’eau safranée est envoyée sur les spectateurs pour les rafraîchir, sous forme de gouttelettes, c’est ce qu’on appelle les sparsiones en latin. L’eau peut ainsi être envoyée à plus de 30 m de haut.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Le piston de gauche aspire l’eau du bac pour la faire rentrer dans le cylindre de gauche. L’accès au réservoir est bloqué par un clapet.
(réalisation : N. Lefèvre ; Documentation : Ph. Fleury, S. Madeleine-2005)
Pompe à pistons vue depuis les gradins du théâtre.
On se rend ainsi compte de la petite taille de la pompe par rapport à la monumentalité de l’édifice où elle est utilisée. Il fallait au moins trois pompes pour asperger l’ensemble des spectateurs, même si la mécanique de la pompe permettait d’orienter le jet d’eau sur les deux axes, vertical et horizontal.
Hypothèse 2 :
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