La modélisation des crues du Tibre a été réalisée d’avril à juillet 2000 par José Pascual ESTEVE LLORET à partir de cartes établies par Catherine BUSTANY dans sa thèse « Maîtrise du sol et urbanisme à Rome sous la République » soutenue en 1992. Celle-ci s’est appuyée sur le témoignage des sources littéraires de la période qui fournissent datation et constat qualitatif de l’extension de la crue et des dégâts matériels encourus, mais aucune donnée quantitative (voir présentation de ses travaux). Ces résultats ont été confrontés au modèle numérique de terrain de la Rome contemporaine. Aussi la méthode implique-t-elle un certain nombre d’approximations.
A l’incertitude des sources s’ajoutent les modifications de la topographie de la ville de Rome de l’antiquité à nos jours. Toutefois, compte tenu de ces réserves, il est possible de déterminer l’étendue des zones potentiellement inondables (en bleu) en extrapolant à partir de la cote atteinte lors de la dernière grande crue contemporaine : 17,22m en 1870. Si l’on tient cette inondation comme référence de paroxysme pour le XIXème siècle, on peut admettre que l’antiquité ne fut pas en reste et que l’ensemble des points dont l’altitude est inférieure à 17 mètres est susceptible d’être inondé.
Quant aux autres zones colorées, elles correspondent à des dates clés de l’histoire républicaine pour lesquelles on peut raisonnablement proposer une cartographie de la crue et de ses limites à partir des données concrètes fournies par les textes.