2 octobre 2024 : « La volière de Varron : la mise en scène du repas »
Varron, homme politique, savant et écrivain du Ier siècle av. J.-C., décrit lui-même la volière de sa villa de Casinum dans un dialogue fictif Sur l’économie rurale (3, 5, 9-17). Cette volière contient aussi des viviers pour poissons et elle est combinée avec une salle à manger de « haute technologie » incluant une table tournante, une horloge hydraulique et une girouette lisible de l’intérieur. Les précisions et les mesures données par l’auteur permettent de proposer une restitution de cet étonnant ensemble qui ne doit pas seulement être interprété comme un symbole de la philosophie pythagoricienne mais comme une mise en scène de la cena (le repas principal des Romains) au même titre que la salle à manger tournante de Néron. La thaumaturgie (« l’art d’étonner ») est utilisée par la noblesse romaine pour montrer sa puissance et son savoir à l’occasion de dîners prestigieux.
6 novembre 2024 : « Les inondations dans la Rome antique »
Selon la légende, Rome est née d’une inondation : c’est le Tibre en crue qui a déposé sur ses berges le panier dans lequel avait été placés les jumeaux Romulus et Rémus, condamnés à mourir noyés. En réalité les inondations ont toujours été un fléau pour la capitale italienne avant la construction de hautes digues à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ces travaux gigantesques ont certes beaucoup amélioré la situation mais ils ont en même temps complètement modifié le rapport de la ville à son fleuve. La mise en scène de la montée de l’eau dans le modèle virtuel de la Rome du IVe siècle montre l’aspect spectaculaire des crues du Tibre et leurs conséquences sur l’urbanisme.
5 février 2025 : « La Forma Vrbis Romae : un mystérieux plan de Rome »
La Forma Vrbis Romae est un gigantesque plan de marbre qui a été gravé à l’époque sévérienne, précisément entre 203 ap. J.-C. et 211 ap. J.-C. Il se situait dans une salle couverte adjacente au temple de la Paix dans le forum de Vespasien, ce qui laisse supposer qu’il était peut-être utilisé par les bureaux de la préfecture urbaine. Ce plan au 1/240 est d’une grande précision et c’est une source précieuse pour connaitre la topographie de la Ville à cette époque. Aujourd’hui, il est encore possible de voir le mur sur lequel la Forma Vrbis Romae était fixée, sur une des parois de l’église des Saints Côme et Damien. Seule une partie des morceaux de ce plan sont parvenus jusqu’à nous et ils sont maintenant merveilleusement mis en valeur dans un nouveau musée situé sur le Caelius. La restitution de la salle du forum de la Paix dans laquelle était exposée ce plan, permet d’expérimenter des hypothèses sur sa lecture et son utilisation.
26 mars 2025 : Nocturne invité – Gérard Coulon « L’enfant dans la Gaule romaine »
L’enfant a longtemps été le grand oublié de l’Histoire. Élément le plus fragile de la cellule familiale, il se dérobe à l’historien et à l’archéologue. Pourtant, depuis une trentaine d’années, les travaux sur l’enfance dans l’Antiquité se sont multipliés. Et peu à peu, les textes des médecins et des écrivains, les épitaphes, les stèles funéraires et les objets livrés par les fouilles archéologiques (biberons, jouets, amulettes) dévoilent de multiples aspects de la vie quotidienne des tout petits.
De l’accouchement à la fin de la petite enfance, du temps des jeux à celui de l’école, de la maladie à la mort prématurée, de la place de l’enfant dans la société gallo-romaine, c’est tout un univers enfantin vieux de quelque 2000 ans que s’efforcera de faire revivre le conférencier.
30 avril 2025 : « Lire, comprendre, restituer : le stade de Domitien »
Domitien est un empereur « maudit ». Condamné par la classe sénatoriale, le portrait que tracent de lui les historiens anciens est peu flatteur. Il n’en reste pas moins qu’il a profondément marqué l’architecture et l’urbanisme de Rome, tant par le nombre des bâtiments construits ou restaurés que par les innovations techniques. Le stade qui porte son nom, aujourd’hui recouvert par la place Navone et les habitations qui l’entourent en est un bel exemple. L’édifice est original à la fois par son objet (les compétitions athlétiques, peu représentées dans la partie occidentale de l’empire) et par les solutions architecturales mises en oeuvre pour les substructions portant les gradins. Les études menées ces dernières années ont renouvelé sa compréhension et permettent une restitution relativement précise, au moins pour ses parties basses.