Contrairement à une image d’Epinal fréquemment véhiculée, toutes les rues de Rome n’étaient pas pavées. Elles étaient dans certains cas pourvues d’égouts pour éviter que le trop plein des fontaines ne les rendent boueuses et humides.
Peu de noms de rues nous sont parvenus mais cela nous permet au moins de repérer les différentes catégories. Les rues appelées uia sont en fait des voies extérieures (Via lata, Via Flaminia, Via Appia etc.). Deux rues connues paraissent faire exception puisqu’elles sont situées sur le forum : la Via Sacra et la Via Noua , mais à l’origine elles sont à l’extérieur du pomerium primitif. C’est le mot uicus qui désigne les rues « ordinaires » de Rome (Vicus Iugarius, Vicus Padi, Vicus Salutaris, Vicus Fortunae Respicientis sur le Palatin , par exemple), mais ce mot prête à confusion car il désigne aussi le quartier (Auguste a réorganisé Rome en 14 régions et 265 uici). Cliuus désigne une rue en pente, accessible aux voitures (Cliuus Argentarius ). Les scalae / gradus sont des escaliers. On en distingue sur un fragment de la Forma Vrbis Romae. Angiportus désigne une ruelle, comme celles que l’on peut voir sur certains fragments de la Forma Vrbis Romae , par opposition à platea qui désigne une rue large (Vitruve, 1, 6, 1).
Les rues sont en général pavées, mais, contrairement à une idée reçue, elles peuvent être aussi simplement gravillonnées. Les fontaines sont le « mobilier urbain » le plus récurrent. Elles servent à l’alimentation en eau des foyers qui n’ont pas d’adduction privée. Les rues peuvent être munies d’égouts souterrains qui collectent à la fois les eaux de pluie et les eaux usées. Quand il n’y a pas d’égouts, ces eaux coulent dans les rues qui sont donc en permanence humides, voire boueuses. Cela explique la présence de trottoirs élevés et, parfois, de passages pour piétons. Ces passages, bien attestés à Pompéi, mais dont on trouve aussi des traces ailleurs permettent aux piétons de traverser de pierre en pierre, tandis que les roues des chariots passent de chaque côté. Les commerces s’ouvrent directement sur les trottoirs (directement sur la rue quand il n’y a pas de trottoirs). Ils sont quelquefois munis de comptoirs. Dans tous les cas, ils sont équipés de fermetures en planches dont on retrouve les rainures de coulissement. Les trottoirs sont souvent couverts par des portiques qui abritent les piétons et les boutiques du soleil et de la pluie. Ces portiques sont présents dans toutes les villes de l’Empire, au Sud comme au Nord.