Le temple de Jupiter Capitolin est l’édifice le plus important du Capitole, la colline sacrée de Rome. Trois cellae sont juxtaposées pour honorer Jupiter, Junon et Minerve.
Le temple de la triade capitoline, Jupiter, Junon, Minerve, que l’on appelle aussi le temple de Jupiter Capitolin ou le temple de Jupiter Très Bon, Très Grand (Iupiter Optimus Maximus) se dressait sur l’esplanade capitoline (l’area capitolina), la partie Sud de la colline du Capitole. De l’extérieur, rien n’est visible aujourd’hui si ce n’est l’extrémité sud-est des fondations que l’on peut apercevoir derrière une vitre dans la via del tempio di Giove. Les fondations ont été reconnues presque dans leur ensemble mais il nous manque leur sommet et il ne reste rien de l’élévation.
Le temple connut quatre états de construction
1. Temple archaïque construit au VIe siècle av. J.-C., à la toute fin de l’époque royale : selon la tradition il aurait été commencé par le roi étrusque Tarquin l’Ancien, terminé par Tarquin le Superbe, et dédié symboliquement la première année de la République, en 509 av. J.-C.
2. Reconstruit par Catullus après l’incendie de 83 av. J.-C.
3. Reconstruit par Vespasien après l’incendie de 69 ap. J.-C.
4. Reconstruit par Domitien après l’incendie de 80 ap. J.-C.
Le temple représenté sur la maquette de P. Bigot et sur la maquette virtuelle est l’état 4, mais on peut supposer qu’il fut toujours reconstruit à peu près à l’identique compte tenu de son caractère extrêmement sacré et symbolique pour les Romains. Un denier correspondant à l’état 2 (denier de Petillius Capitolinus, 43 av. J.-C.) le représente hexastyle, c’est la solution adoptée sur la restitution.
Il est toujours difficile de restituer un temple dont on ne connaît que les dimensions des fondations, mais ici nous avons un cas particulier car ces dimensions sont particulièrement colossales et atypiques dans l’histoire de l’architecture romaine (74,3 m x 53,82 m). Pour simplifier, il y a deux écoles : ceux qui pensent que les fondations retrouvées sont celles d’une plate-forme qui portait, outre le temple lui-même, de dimensions beaucoup plus réduites, d’autres édifices cultuels et ceux qui pensent que les fondations correspondent aux dimensions du temple lui-même. L’hypothèse actuellement suivie pour la restitution est celle d’Anna Mura Sommella, car elle est en accord avec le texte d’Halicarnasse (fin du Ier siècle av. J.-C.), Antiquités romaines, 4, 61, 3, qui dit que ce monument avait un périmètre de 800 pieds (236,5 mètres), c’est-à-dire qu’il occupait la quasi-totalité de la plate-forme. Cela donne un temple aux proportions absolument colossales (environ 68,08 m x 50,32 m) avec une portée d’architrave centrale de plus de 12 m, ce qui laisse penser que l’entablement était en bois.
Nous savons par les textes que le temple comprenait trois chapelles côte à côte. La chapelle centrale était occupée par une grande statue de Jupiter. Les deux chapelles latérales étaient dédiées à Junon et Minerve. Sur une miniature, trouvée à proximité de Rome, conservée au Musée de Guidonia Montecelio et datée de la fin IIe siècle ap. J.-C., les trois divinités sont représentées avec leurs attributs principaux : Jupiter avec la foudre qu’il tient dans la main droite et l’aigle qui est à ses pieds, Junon avec le paon, Minerve avec le casque sur les cheveux et la chouette à ses pieds. Tite-Live (7, 3, 5) dit que la chapelle de droite était celle de Minerve, mais le relief de Guidonia montre l’inverse. Il en est de même sur une représentation conservée au musée de Trèves. Il faudrait donc peut-être réinterpréter le texte de Tite-Live : veut-il parler de la droite de Jupiter ?
La statue de Jupiter était peut-être chryséléphantine, comme celle de Zeus à Olympie. Les triomphateurs revenant de guerre traversaient le Forum romain , montaient au Capitole jusqu’au temple pour rendre grâce à Jupiter et lui offrir une part du butin.