La Regia est le monument dans lequel le Grand Pontife officiait. Elle se trouve en face de la Maison des Vestales, au dos du temple de César divinisé.
Construite selon la légende par le second roi de Rome, Numa Pompilius, au VIIe siècle av. J.-C., on raconte qu’elle avait été sa résidence privée. La Regia n’était en fait ni la demeure du rex sacrorum ni celle, plus tard, du Grand Pontife (Pontifex Maximus, chef des collèges sacerdotaux), mais leur siège officiel, le lieu dans lequel ils exerçaient leur fonction sacrée. C’est dans la Regia que l’on conservait certaines archives, notamment les actes du collège des pontifes et les annales des principaux événements (les annales maximi).
Ce petit édifice en marbre tenait une très grande place dans la vie religieuse de la cité, le Grand Pontife étant la plus haute autorité religieuse. De plus, il était lié fonctionnellement à la Maison des Vestales. La Regia renfermait aussi les documents relatifs au calendrier officiel, aux fastes consulaires et triomphaux qui étaient gravés sur le mur extérieur. On y établissait les règles à suivre pour les sacrifices offerts dans les temples et sur les autels. Toutes les activités étaient consignées dans les volumes des libri pontificum.
Ce monument se composait d’une entrée, d’un portique, d’un sanctuaire dédié à Mars dans lequel étaient conservés les lances et les boucliers du dieu et enfin d’un sanctuaire à Ops Consiua, la déesse de l’abondance, où seuls pouvaient entrer le Grand Pontife et les Vestales.
La Regia subit plusieurs incendies, notamment en 210 av. J.-C. et en 148 av. J.-C. En 36 av. J.-C., elle fut reconstruite plus petite, mais avec un grand luxe, par C. Domitius Calvinus. Elle brûla à nouveau sous Néron et probablement sous Commode.