Le Mausolée d’Hadrien, connu aujourd’hui sous le nom de Château Saint-Ange, était le tombeau monumental de la dynastie des Antonins et de celle des Sévères jusqu’à Caracalla.
Comme Auguste l’avait déjà fait en construisant son Mausolée sur le Champ de Mars , l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.) érigea un sépulcre monumental pour lui et ses successeurs. Cet édifice, aujourd’hui Château Saint-Ange, se situe sur la rive droite du Tibre dans la région du Vatican. Commencé en 130 ap. J.-C., il ne fut terminé qu’en 139 ap. J.-C., soit un an après la mort d’Hadrien.
Le soubassement du sépulcre se présente sous forme d’un carré de 89 m de côté et de 15 m de haut. Il porte un cylindre de 64 m de diamètre et de 21 m de haut, surmonté d’une tour. Cette masse cylindrique était recouverte par un tumulus de terre, planté de cyprès. La partie sommitale du Mausolée était occupée par un quadrige en bronze dirigé par Hadrien, représenté sous la forme du dieu Hélios. Le mur extérieur de l’enceinte était revêtu de marbre. On pouvait y lire une série d’épitaphes funéraires mentionnant les personnes qui étaient ensevelies à l’intérieur du monument. Dans la chambre sépulcrale (8 m sur 8 m), située au centre de l’édifice, était déposée l’urne funéraire de l’empereur. Par la suite, la structure du Mausolée d’Hadrien intéressa les stratèges militaires (les statues servirent de projectiles lors de l’assaut des Goths en 537 ap. J.-C.) et le bâtiment fut transformé en château, probablement au IXe siècle. On lui donna la fonction de forteresse par la construction de quatre tours d’angle. Tous les empereurs de la dynastie des Antonins ainsi que les Sévères jusqu’à Caracalla (211-217 ap. J.-C.) furent ensevelis dans ce monument.
Quant au pont qui permettait d’accéder au Mausolée, il prit tout d’abord, selon l’habitude, le nom de son constructeur (Pons Hadriani). Puis c’est le gentilice personnel Aelius qui prévalut. Situé non loin du Pont de Néron, il fut intégralement conservé jusqu’à la fin du XIXe siècle. On connaît l’inscription dédicatoire grâce à l’Anonyme d’Einsiedeln. Dans l’Antiquité, ce pont se composait de huit arches : trois grandes arches centrales et cinq plus petites, dont trois sur la rive gauche et deux sur la rive droite. Aujourd’hui seules les arches centrales sont demeurées intactes. Le pont est décoré des statues des saints Pierre et Paul (à l’extrémité sur la rive gauche) placées en 1530 par Clément VII, et de dix statues d’anges que Clément IX (1667-1669) fit ajouter par le Bernin. L’ensemble compose un beau spectacle baroque.