La maison des Vestales ou Atrium Vestae était le lieu où vivaient les Vestales.
La fondation de la Maison des Vestales (l’Atrium Vestae) remonte, selon la légende, à Numa Pompilius, le deuxième roi de Rome, fin VIIIe – début VIIe siècle av. J.-C. La Maison des Vestales était d’abord le lieu de résidence des Vestales. Ces femmes étaient recrutées très jeunes, entre 6 et 10 ans, dans les familles patriciennes, puis plébéiennes. Leur dignité sacrée était telle qu’elles pouvaient gracier un condamné à mort. Les Vestales jouissaient de nombreux privilèges – aisance financière, prestige remarquable, possibilité de conduire un char en ville, etc. – qui témoignent de l’importance que leur accordait la cité et qui expliquent la grandeur et le confort du lieu dans lequel elles vivaient durant toute la durée de leur sacerdoce. En contrepartie, les châtiments qu’elles encouraient lorsqu’elles oubliaient leurs devoirs étaient terribles : si elles laissaient s’éteindre le feu sacré du Temple de Vesta , elles étaient battues de verges par le Grand Pontife ; si elles manquaient à leur vœu de chasteté, elles étaient ensevelies vivantes car on ne pouvait verser le sang d’une Vestale. Leur sacerdoce durait trente ans : les dix premières années, on leur enseignait leurs devoirs et elles les exerçaient les dix années suivantes. Les dix dernières années étaient consacrées à l’instruction des jeunes.
L’Atrium Vestae était une grande maison à deux étages avec une cour intérieure rectangulaire, mesurant environ 80 m sur 20 m, au centre de laquelle se trouvaient trois bassins. La maison des Vestales avait une économie parfaitement autonome : on y trouvait en effet un four, un moulin, une cuisine, des bains. Le salon de réception, appelé tablinum, était situé à l’est de l’atrium. Il est possible que cette salle ait abrité une statue du fondateur, le roi Numa Pompilius. Le côté Ouest était certainement occupé par un triclinium (salle à manger). A l’étage se trouvaient les chambres des prêtresses ainsi que les bains. Les pièces de cette maison s’organisaient autour de la cour centrale. Les colonnes du rez-de-chaussée étaient en marbre cipolin, celles de l’étage, plus petites, en brèche coralienne. La cour était entourée d’un portique dont il ne reste que de rares fragments. Entre les colonnes du portique étaient exposées les statues des Vestales dont on peut voir encore les vestiges avec des inscriptions louant leurs mérites. Cette demeure semble aussi avoir joué le rôle de dépôt pour les documents publics ou privés, y compris les testaments. En 45 av. J.-C., un an avant son assassinat, César aurait remis le sien entre les mains des Vestales. Ce fut aussi le cas de d’Auguste et de Marc-Aurèle. Cet édifice subit les mêmes incendies que le Temple de Vesta. Après l’abandon des cultes païens à la fin du IVe siècle ap. J.-C., le bâtiment fut investi par les fonctionnaires de la cour impériale, puis par la cour pontificale.