Le premier des obélisques égyptiens dressé sur l’arête centrale du grand cirque fut mis en place par Auguste en 10 av. J.-C.
Dans le monde romain, les cirques étaient principalement destinés aux courses de chevaux ou de chars qui remportaient un grand succès. La tradition attribue la construction du Grand Cirque à Tarquin l’Ancien (Tite Live 1, 35, 7-9 ; Denys d’Halicarnasse, 3, 68, 1), à Tarquin le Surperbe (Tite Live 1, 56, 2 ; De Viris Illustribus 8, 3) ou aux deux (Denys d’Halicarnasse 3, 68, 1)…
En 10 av. J.-C., on érigea sur la spina un obélisque, le grand obélisque de Ramsès II, d’une hauteur de 23,70 m, provenant d’Héliopolis en Égypte : il sera transporté sur la Piazza del Popolo en 1587. En 357 ap. J.-C., un second obélisque de 32,50 m de haut, celui de Thoutmosis III de Thèbes, fut à son tour installé par Constance II sur la spina. Il se trouve aujourd’hui sur la place St-Jean-de-Latran.
Les obélisques ont en Egypte une signification religieuse. Ils représentent le rayon du dieu soleil Re. Ils sont élevés par paires dans les sanctuaires. Ce sont des monolithes, c’est-à-dire qu’ils sont taillés dans un seul bloc de pierre, généralement du granite. Leur poids est donc considérable.
L’importation des obélisques égyptiens à Rome a commencé quand l’Egypte est devenue romaine, après la bataille d’Actium en 31 av. J.-C. Auguste fut le premier à en faire venir. C’était à la fois un symbole de conquête et un exploit technique montrant la puissance romaine. La grande période d’importation des obélisques à Rome va d’Auguste à Hadrien, c’est-à-dire de la fin du Ier siècle av. J.-C. au milieu du IIe siècle ap. J.-C., avec une concentration particulière à l’époque de Domitien, à la fin du Ier siècle ap. J.-C. : au moins la moitié des importations d’obélisques date de son règne.
Quatorze obélisques ont été retrouvés (il y en avait probablement plus). Aucun n’est aujourd’hui à la place qu’il occupait dans l’Antiquité. Tous, sauf celui de Caligula (aujourd’hui place Saint Pierre), ont été abattus et la plupart brisés. Mais ils ont tous été restaurés et redressés (13 à Rome, 1 à Florence dans les jardins de la villa Boboli). Leur installation à leur place actuelle s’est échelonnée entre le XVIe et le XIXe siècle.