Le temple du divin Claude est le principal monument construit sur le Caelius.
Le temple du divin Claude s’élèvait sur la partie occidentale de la colline du Caelius. Il fut construit à la mort de l’empereur Claude en 54 ap. J.-C. par sa quatrième et dernière femme Agrippine. L’incendie de 64 ap. J.-C. toucha une grande partie du complexe et le temple fut détruit. Néron y effectua quelques travaux : il installa un nymphée sur l’ensemble de la partie orientale du soubassement du temple et restaura le côté Nord. Ces deux parties étaient effectivement bien visibles depuis sa Domus Aurea, le palais qu’il venait juste de construire à l’emplacement du futur Colisée. Le temple du divin Claude ne fut restauré que sous Vespasien qui remit également en vigueur le culte impérial. Le Templum diui Claudii est encore mentionné au IVe siècle ap. J.-C. dans le Régionnaire de Rome.
Le complexe était constitué d’une vaste terrasse de 180 m sur 200 m maintenue par de puissants murs de soutènement. On peut encore les apercevoir aujourd’hui en face du Colisée (où une citerne est préservée) et le long de la via Claudia (où se dresse le nymphée). Une partie des arcades occidentales ainsi que l’angle Sud-Ouest sont également visibles sous le monastère et sous le campanile de la basilique des Saints Giovanni e Paolo. La terrasse supérieure du sanctuaire, construite sur une colline artificielle, accueillait des jardins et le temple prostyle hexastyle dédié à la divinité impériale. Nous pouvons noter une différence de l’orientation du temple et des jardins entre la maquette de Paul Bigot et le modèle virtuel. Cet écart s’explique par l’avancée des recherches sur ce secteur. En effet, le temple de Claude et plus largement la colline du Caelius ont fait l’objet d’une étude fondamentale publiée en 1944 par A.M. Colini. Cet architecte italien a réussi à déterminer grâce à la Forma Vrbis Romae que le temple de Claude n’était pas orienté vers le Sud – comme on le pensait au XIXe siècle et à l’époque de Paul Bigot – mais vers l’Ouest. Le modèle virtuel a donc permis de rectifier cette erreur. La Forma Vrbis constitue la seule source pour restituer la terrasse puisque, depuis le Moyen-Age, les jardins du monastère des Santi Giovanni e Paolo occupent l’ensemble de la plateforme.
Monument du culte impérial, le temple de Claude peut également être considéré comme un monument des eaux, placé au carrefour des aqueducs de la ville de Rome. Les arcades de l’Aqua Claudia qui traversent l’ensemble du Caelius depuis la Porte Majeure prennent fin au niveau du temple de Claude selon Frontin (Aq. 20, 2). L’eau est stockée à cet endroit dans deux castella placés au sud du temple. Ces citernes accueillent également les eaux de l’Aqua Marcia et de l’Aqua Iulia. Les trois aqueducs se prolongent ensuite en souterrain jusqu’à la partie occidentale où les arcades émergent de nouveau pour alimenter en eau le Palatin. Un troisième castellum se trouve de ce côté, surmonté par des escaliers monumentaux qui constituent l’accès principal au temple. De l’eau est également stockée dans un quatrième castellum placé devant la façade Nord. Il constitue le second point d’accès à la terrasse. Enfin, la partie orientale du soubassement accueille une fontaine monumentale (nymphée). Sous la terrasse, il existe également des galeries en partie creusées par l’homme qui abritent des points d’eau pure. Cette eau est essentiellement issue du ruissellement de la plateforme supérieure.