Le Temple de Vesta est un des plus anciens et des plus importants sanctuaires de Rome. La tradition attribue la construction de ce temple circulaire au second roi de Rome, Numa Pompilius.
Le temple de Vesta se situe à une extrémité de la Maison des Vestales dont il faisait partie. C’était un sanctuaire clos (car à l’exception du Grand Pontife et des Vestales, il était interdit d’y pénétrer), porté sur un haut soubassement et entouré d’un portique à vingt colonnes cannelées de style corinthien, en marbre blanc. Le podium, d’environ 15 m de diamètre, était en opus caementicium. Le toit, en forme de coupole, était recouvert de tuiles en bronze doré et percé en son centre d’un orifice pour permettre le passage de la fumée. Quant au feu, il brûlait en permanence sur un autel à l’intérieur de la cella. Six prêtresses, les Vestales, étaient chargées d’assurer le culte de Vesta, la déesse du feu et du foyer. Elles devaient maintenir le feu sacré perpétuellement allumé car l’extinction du feu signifiait le malheur pour Rome.
Gardien du feu sacré, le Temple de Vesta fut à plusieurs reprises la proie des flammes : en 390 av. J.-C. lors de l’invasion gauloise, en 241 av. J.-C., en 14 av. J.-C. L’édifice fut à nouveau endommagé sous Néron, en 64 ap. J.-C., et sous Commode, en 191 où il brûla entièrement. On note qu’il échappa à l’incendie de 210 av. J.-C., qui ne toucha pas cette partie du Forum romain , ainsi qu’à celui de Carin. Mais en 178 av. J.-C., lors d’un incendie, la Vestale laissa le feu s’éteindre : elle fut frappée de verges par le pontife, comme c’était la coutume. Malgré ces nombreux sinistres, les talismans (les sacra), garants de la puissance romaine, qui étaient conservés dans la partie la plus secrète du temple, le penus, furent sauvegardés, notamment le Palladium, statue archaïque de Minerve, rapporté (selon la légende) de Troie par Enée, ancêtre des fondateurs de Rome. Suite à ces incendies, le temple fut rénové par Néron (presque aussitôt après l’incendie) et Vespasien, puis par Septime-Sévère. Les vestiges de l’édifice datent de la dernière restauration entreprise après l’incendie de 191 ap. J.-C. par Julia Domna, l’épouse de Septime-Sévère.
En 383 ap. J.-C., le décret de Gratien supprima les subventions allouées par l’Etat et, après la défaite d’Eugène par Théodose Ier en 394 ap. J.-C., ce dernier ferma le temple et le feu entretenu depuis plus de mille ans s’éteignit. Aujourd’hui, même si le toit a disparu, il reste le soubassement circulaire ainsi qu’une partie de la colonnade. L’escalier en blocage à revêtement de briques est aussi en partie visible.