Domus

A Rome, il y a peu de traces de domus et celles qui restent sont peu lisibles. Dans la capitale de l’empire, qui manque de place pour loger son million d’habitants, les domus sont en fait souvent l’équivalent des hôtels particuliers parisiens. Ce sont des maisons riches, « princières ». Celles que l’on peut repérer sur la Forma Vrbis Romae couvrent de 364 m2 à 1664 m2… (à Pompéi, la moyenne est de 350 m2). Elles sont minoritaires par rapport à un autre type d’habitat, l’insula, c’est-à-dire l’immeuble (les Régionnaires recensent 1800 domus pour 45 000 insulae). Rome est en effet un cas tout à fait particulier : c’est une mégapole. Du point de vue de la superficie, c’est une très grande ville pour l’Antiquité : elle couvre 1800 ha lors de son extension maximale, au IV^e siècle p.C., mais, par rapport aux villes modernes, c’est une petite ville en superficie (Paris : 10 537 ha). La densité était donc très importante pour une raison facile à comprendre : en l’absence de moyens de transports rapides, tous les habitants devaient être le plus près possible du centre. La ville s’est donc construite en hauteur.

La maison représentée sur cette restitution a été modélisée à partir de domus représentées sur la Forma Vrbis Romae , dans le vicus Patricius (aujourd’hui via Urbana). Elle a un plan “classique”. De la rue, un vestibule conduit à l’atrium, pièce à ciel ouvert, autour de laquelle s’ordonnent une première série de pièces (chambre à coucher, cuisine…). L’espace laissé ouvert dans le toit s’appelle le compluuium ; en dessous, les eaux sont recueillies dans l’impluuium, généralement en communication avec une citerne souterraine. C’est également là qu’est situé le laraire, petit autel autour duquel se célèbrent les cultes domestiques : celui du Lar familiaris, qui protège la famille (au sens large, y compris les esclaves), celui des Pénates (les divinités du « garde-manger »), celui du Genius : démon personnel du maître de maison. Face au vestibule, au fond de l’atrium, se trouve le tablinum, le “bureau” du maître de maison : on y a parfois trouvé un coffre-fort. Derrière le tablinum commence une deuxième partie de la maison : le péristyle, largement ouvert sur le ciel. Au centre du péristyle il y a un jardin d’agrément souvent orné d’un bassin avec des jets d’eau. Sur le péristyle s’ouvrent des chambres, des salles à manger, des cuisines, des salons (oeci)… La partie romaine de la maison autour de l’atrium sert à la vie publique, à la réception des clients, aux fonctions de représentation ; la partie autour du péristyle à la vie privée. La domus est généralement séparée de la rue par des boutiques sans communication avec la maison. Elle est toute centrée sur l’intérieur. La lumière vient de l’atrium et du péristyle, il n’y a pratiquement pas d’ouverture sur la rue. Il peut y avoir un étage.